4e dimanche de l’Avent – Espérer contre toute espérance


Ah ! Qu’il est difficile d’espérer en ces temps où la pandémie remet en cause nos manières de vivre !
Qu’il est encore plus difficile de croire en des matins heureux pour tant de peuples sous l’emprise de la violence, de l’exploitation, de la famine !
Qu’il est aussi difficile de voir un avenir serein pour tant de femmes violentées, de jeunes qui n’ont pas d’accès à l’école, de déplacés par les violences politiques et les changements climatiques… !
Oui, qu’il est difficile d’annoncer qu’un sauveur vient libérer la vie et permettre à tous de vivre debout dans la joie !

Mais voilà que le prophète Michée (Mi 5,1-4a) annonce celui qui sera le berger d’Israël. Et, c’est de toi, « le plus petit des clans de Juda », que sortira celui gui gouvernera dans la justice et la paix. Sans vouloir détourner les intentions de l’auteur, il y a ici un appel à voir surgir la vie dans ce qu’il y a de plus petit. N’attendons pas une vie autre des grands de ce monde ! Cela n’arrivera pas ! Soyons aux côtés des exclus, des appauvris, de ces femmes et hommes qui vivent aux périphéries de nos sociétés ! C’est avec eux et à partir d’eux que se trouveront les voies d’une vie fraternelle, porteuses de paix, de reconnaissance et d’unité.

Et il n’y a de notre part qu’une seule réponde : « Me voici ! » (He 10,5-10). Oui, me voici pour faire ta volonté. Mais quelle est cette volonté ! Regardons autour de nous ! Partout où la vie est menacée ou détruite, nous sommes attendus pour témoigner de la force amoureuse de notre Dieu qui se manifeste en toute tendresse et miséricorde. Pas une annonce avec des beaux mots enveloppés dans de la ouate ! Mais une annonce qui devient action concrète pour aider nos sœurs et frères à se relever et à marcher.

Quand Marie rend visite à Élisabeth (Luc 1,39-45), la vie surgit. Nos entrailles frémissent-elles devant la vie qui surgit, l’enfant qui découvre le respect, la femme qui est reconnue dans sa différence, l’homme qui réapprend à vivre selon ce qu’il est fondamentalement, ce peuple qui peut de nouveau habiter sa terre, ces nations qui peuvent collaborer au mieux-être de tous… ? Osons donc nous laisser atteindre par les angoisses et les joies de nos sœurs et frères, par les inquiétudes et les réussites de tant d’autres… par tout ce qui touche la vie, tout ce qui la fait naître. Continuons notre marche vers le rappel de la Nativité ! Soyons des sages-femmes qui donnent naissance à la vie dans des gestes vrais, qui redonnent confiance, qui font sourire, qui libèrent la créativité !

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général

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