5e dimanche du Carême – Il est toujours temps de faire du neuf.
La Parole de Dieu recèle de petits bijoux de vie, des bijoux qui appellent à un regard toujours neuf sur ce qui naît de beau et de merveilleux. Mais, avouons-le, la dernière semaine a de quoi nous décourager, voire nous amener à désespérer. Je ne mentionnerai que deux choses : la terreur que sèment des bandits à travers Haïti sans que personne ne lève un petit doigt pour venir en aide à ce peuple, spécialement aux femmes et aux enfants ; les actes incroyables de destruction du monstre à sept têtes de l’Apocalypse – le président américain et ses sbires – de tout ce qui faisait travailler ensemble des nations aux intérêts divers.
Oui, nous sommes atterrés. Et pourtant, une espérance est toujours à cultiver. Ésaïe nous dit : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » (Is 43,16-21) Il ne nous appelle pas à oublier notre histoire, mais à faire autrement, à porter attention à tous les petits gestes simples que nous pouvons accomplir, des gestes qui sont des signes qu’un autre monde est possible, que la vie vaut la peine, que chaque humain est précieux. Devant la terreur, faisons de nos familles, de nos maisons, de nos communautés des lieux de douce joie, de reconnaissance de la dignité de chacun, d’ouverture aux personnes seules et désemparées.
Saint Paul, un véritable athlète (Ph 3,8-14) affirme avec sa fougue habituelle : « Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » Prenons quelques instants cette semaine pour nous demander ce à quoi le Christ nous appelle.
Puis, ayons cette profonde assurance de la miséricorde infinie de Dieu, un Dieu qui n’écrase pas, mais veut que nous relevions la tête. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » (Jn 8,1-11) Oui, relevons-nous ! N’entrons pas dans le jeu de la terreur ! Ne soyons pas des porteurs de destruction, de haine, de hargne et j’en passe. Soyons de ceux qui pointent du doigt les petits germes de tendresse, de paix et de vérité qui poussent autour de nous. Un appel à une fraternité authentique, sûr que Dieu ne nous abandonne pas.
Bonne semaine !
Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général