4e dimanche du Carême – Réjouissons-nous ! Dieu ne nous oublie pas.
Dans cette marche du Carême, il est de tradition de faire une petite pause. Réjouis-toi, lancent les chœurs de par le monde. Oui, il est possible de nous réjouir malgré tout ce qui écrase les uns, tue la vie des autres, obscurcit la lumière de la justice, de l’équité, de la paix. Une profonde espérance nous habite, Dieu ne lâche pas prise. Dieu est toujours là. Survolons les trois textes avant d’aller plus loin.
Josué nous montre que les marcheurs du désert n’ont plus besoin de la manne. Ils ont appris à cultiver la terre et ils « mangèrent cette année-là ce qu’ils récoltèrent sur la terre de Canaan. » Apprenons à cultiver nos terres pour y faire germer l’idéal de notre Dieu Créateur : des espaces porteurs de vie où tous pourront manger à leur faim les fruits de la communion fraternelle dans le partage, l’écoute, le respect de l’autre.
Paul affirme sa foi profonde : « Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » Ce temps du Carême nous permet de refaire nos choix d’une vie centrée sur le Christ, Celui qui appelle à se lever debout et servir en toute simplicité. Osons ces premiers gestes et un nouveau monde sera là. Confiance ! Aucun système oppresseur n’est éternel ! On arrive à le transformer parfois à petite dose, parfois avec la force d’un vent de tempête.
Et Luc en rajoute dans ce beau texte de l’enfant prodigue. « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils, que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Et ils commencèrent à festoyer. » Avons-nous ce sens de l’accueil de l’autre, qui ne demande qu’à se retourner complètement, à se convertir à un évangile qui nous entraîne aux périphéries, là où attendent trop d’exclus de tous nos systèmes économiques, sociaux et mêmes ecclésiaux ? La miséricorde doit nous habiter. Avec elle, réjouissons-nous de tous les petits pas faits pour reprendre contact avec notre terre, avec les autres et avec Dieu. Oui, Dieu nous attend sur les routes des combats des femmes et des hommes de ce temps, un combat pour une tendresse manifestée permettant à chacun de développer tout son potentiel de vie heureuse. Un combat pour faire fleurir une réelle fraternité dans tous les champs de bataille qui nous éloignent de l’essentiel.
Oui, réjouissons-nous ! Fêtons ! Dansons ! Ainsi, nous serons signe d’un autre monde… dès aujourd’hui.
Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
Responsable général