Bonjour à vous toutes et tous !
Nous entrons aujourd’hui dans les derniers kilomètres de notre marche vers le matin de Pâques. La route sera encore parsemée d’embûches, de difficultés, d’injustices… C’est notre route humaine avec son lot de misère, mais aussi de joie, de solidarité et de communion. Soyons confiants jusqu’au bout.
Nous passerons par toutes les émotions comme dans nos vies si nous prenons le temps d’ouvrir nos fenêtres pour accueillir les parfums de notre monde et nos portes pour recevoir nos sœurs et frères, mais aussi pour prendre la route et nous diriger vers les carrefours où se prennent les décisions d’avenir. Le pape François nous le dit sans cesse : « Sortez! » Allons au devant de toutes ces personnes qui aspirent à une vie digne de ce nom.
Nous croiserons encore des crucifiés par les événements de la vie, victimes d’exclusion, d’appauvrissement, de rejet, de violence, d’agression. Il y a tant d’enfants, de femmes et d’hommes blessés par la vie, exploités, réduits à l’état de marchandise. La liste est bien longue. De la Syrie au Grand nord québécois, des régions Kurdes aux quartiers populaires de nos grandes villes, des mines qui exploitent des enfants aux usines de textile du Bangladesh. Regardons autour de nous! Il y a de ces personnes qui, comme le Christ, espèrent que « cette coupe » de la haine et de l’injustice, de la pauvreté et de l’ignorance passe bien loin. Comme dans le texte de la Passion, ne soyons pas de ces Pilate qui se lavent les mains et de ces grands prêtres qui protègent le système aux dépens de la vie des humains. Soyons tout au moins des Véronique qui rafraîchissent les visages des condamnés par la vie en les soutenant pour qu’ils retrouvent des chemins d’espoir. Soyons des Simon qui prêtent leurs bras pour alléger le fardeau des croix de nos frères et sœurs. Soyons des Marie et des Madeleine qui ont le courage de leur choix jusqu’au pied de la croix.
Oui, osons la confiance! Malgré toutes les zones d’ombre, il y aura toujours des matins de Pâques quand nous tendons nos mains de solidarité, ouvrons nos cœurs de compassion, entendons les cris de souffrance, proposons des lieux de communion, partageons notre pain et notre eau, luttons avec les opprimés de la terre… quand nous aimons la différence, témoignons de la joie, contemplons le beau de la vie…
Oui, Pâques est possible. Regardons simplement le mouvement étudiant américain qui a rassemblé des centaines de milliers de jeunes à travers le monde pour dénoncer la possession d’armes à feu comme des choses normales dans nos maisons et qui appellent à la possibilité de grandir et d’apprendre en toute paix et sérénité. Peu importe que le lobby des armes à feu gagne la bataille au bout de la ligne. Ces jeunes sont transformés, leur regard est différent. Ils ont détraqué, si petitement soit-il, les engrenages du système dominateur en place. Et cela, c’est un rayon de lumière de Pâques.
Osons donc transformer les croix de nos vies et celles de nos sœurs et frères en arbres porteurs des fleurs de la tendresse, celle du Dieu de la Vie. Marchons! Soutenons-nous jusqu’au bout!
Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
responsable général