Faisons un détour pour voir cette chose extraordinaire ! 3e dimanche du Carême

Faisons un détour pour voir cette chose extraordinaire ! 3e dimanche du Carême

Ce dimanche, nous sommes invités à entrer dans l’univers d’un berger de troupeau. Il est habitué à vivre dans le silence, contemplant l’environnement, humant l’odeur de ses brebis. Et soudain, il décide de « faire un détour pour voir cette chose extraordinaire » (Exode 3,1-15). S’il n’avait pas osé se laisser déranger par l’inattendu, il n’aurait pas entendu l’appel de son Créateur à aller à la rencontre de ses sœurs et frères pour participer à leur libération. « J’ai vu la misère de mon peuple et j’ai besoin de toi pour le sortir de son esclavage. »

Alors, humant l’odeur de nos sœurs et frères en recherche de dignité, laissons-nous attirer par l’inhabituel. Sortons de nos sécurités pour aller faire surgir la vie libre partout où elle a besoin d’un coup de pouce pour retrouver toute sa fraîcheur des matins de Pâques. Allons voir ces « choses extraordinaires » qui se réalisent dans nos familles, nos communautés, nos sociétés.

Et le texte de l’Évangile est audacieux (Luc 13,1-9). Le propriétaire voulait couper le figuier qui ne produisait plus depuis trois ans. Mais le vigneron insiste : laisse-moi encore bêcher sa terre et tu verras. Ce propriétaire ressemble tellement à toutes ces personnes qui ne considèrent que la dimension économique des choses. Est-ce que ça rapporte ? Est-ce que la valeur de mes actions en bourse vont augmenter ? Ces gens-là ne voient plus l’extraordinaire qui surgit de l’ordinaire de la vie de tous les jours. Ils ne perçoivent plus toute la vie des humbles qui sourient à la vie, des appauvris qui luttent pour leur survie, des exclus qui se battent pour une place au soleil. Trop vite, on les coupe à la racine parce qu’ils ne sont plus bons pour nos systèmes.

Mais voilà, seul un berger, dans le silence, marchant avec ses brebis, sait se laisser émerveiller par l’extraordinaire. Laissons de côté tout ce qui obstrue notre regard. Travaillons la terre du figuier inutile et, qui sait, notre Dieu nous y attend peut-être pour nous inviter à créer et à libérer la vie.

Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
Responsable général
Service de Préparation à la Vie (SPV)

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