Le texte du Deutéronome (26,4-10) est un précieux rappel de notre histoire. « Mon père était un Araméen nomade… » Nous sommes des nomades sur cette terre qui ne nous appartient pas. Elle est là pour le bien de tous. Elle est à tous. Dans la vie, nous sommes continuellement en marche, cherchant des espaces de doux repos, où la justice aura son droit, la paix sa tendresse, la communion sa joie. Dès que nous arrêtons de chercher à grandir, la vie perd un peu de son sens. Attention, cela ne veut pas dire de courir dans tous les sens comme une poule pas de tête !
En ce dimanche, il est bon de nous rappeler qu’il est encore temps de choisir de vivre l’idéal proposé par l’Évangile du Christ : un amour qui devient compassion, miséricorde, solidarité, engagement… Un amour qui permet à chaque personne de rayonner de sa petite flamme de vie heureuse. Saint Paul (Romains 10,8-13) nous dit de ne pas chercher de midi à quatorze heures. « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur ». Quelles sont les paroles qui nous nourrissent aujourd’hui ? Quels sont les mots qui nous font sourire à la vie ? Sont-ils des mots des Évangiles connus ? Sont-ils des mots de l’évangile qui s’écrit encore à l’encre de nos vies, de nos communions, de nos joies et de nos peines ?
Saint Luc (4,1-13) met en scène la réflexion de Jésus au désert. La première chose à retenir est qu’il est bon de prendre des instants de recul dans nos vies pour mieux éclairer nos choix à partir de ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes, en connexion avec les autres, portés par le désir de servir la vie. Et là, attention ! L’évangéliste nous place devant des choix : avoir, pouvoir et savoir. Qu’est-ce que je fais avec ce que je possède, ce que je suis, ce que je sais ? Est-ce que je mets tout ce que je suis (et tout ce que j’ai) au service de la vie, d’un monde différent ? Est-ce que je collabore avec les grands de ce monde qui s’accaparent les biens, exploitent les ressources, dominent les peuples ? L’heure est au choix : travailler au règne de Dieu ou à celui de tous les Mammons de ce monde ?
Portons aussi tous ces peuples qui ne sont pas nomades par choix ! Une pensée spéciale aux peuples de l’Ukraine, du Burkina Faso, du Yemen, de la Syrie… et de tant d’autres encore déplacés par les guerres, la famine, les changements climatiques…
Marchons ! Il est encore temps de choisir la vie, de choisir de la servir, de choisir de la défendre, de choisir de l’aimer.
Bonne marche !
Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
Responsable général