Dimanche des Rameaux – Un roi au ras du sol

Dimanche des Rameaux – Un roi au ras du sol

Ce dimanche, nous entrons dans la semaine sainte, la semaine la plus importante des suivants-le-Christ, de celles et ceux qui ont fait de ce passage de la mort à la vie le sens premier de leur vie, le cœur à cœur avec un Dieu au ras du sol.

Regardons cette entrée triomphale dans Jérusalem (Luc 19,28 -40). Le Roi attendu, le sauveur d’Israël, entre sur le dos d’un âne. On a vu mieux dans l’histoire pour l’accueil d’un roi. Il faudrait revoir l’entrée triomphale des princes dans l’opéra Aïda pour voir le grand contraste. Où sont son armée, ses soldats, ses chevaux, ses chars ? Un âne, cet animal têtu au service de tâches souvent bien ingrates. Notre Dieu est acclamé par une foule en attente, en quête d’un sens à leur vie. Son premier message en cette semaine : l’humilité d’un âne !

Suivons les pas de Jésus en cette semaine en communion avec tous les déplacés de la terre, ils sont des millions en ces jours où l’iniquité semble triompher. Jésus a quitté sa Galilée, celle des petits, les aimés de Dieu. Il se rend à Jérusalem et il ébranlera les colonnes du temple des certitudes et des traditions encrassées en vue d’aller jusqu’au bout de l’annonce de sa Bonne Nouvelle. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie (Jean 10,10) » et « aujourd’hui, le salut est annoncé aux pauvres (Luc 4) ».

Le Jeudi Saint, Jésus laisse ce mémorial de vie fraternelle et libre. Si vous voulez être comme moi, partagez le pain de la vie et le vin de la joie. Ainsi, mon corps vous est offert comme signe d’une alliance de communion amoureuse entre Dieu et les « partageant-le-pain » de la fraternité retrouvée et de la communion renforcée. Nous oublions trop souvent en ce jeudi que Jésus a aussi proposé de laver les pieds des autres, ce grand geste d’accueil dans la tradition des peuples sémitiques. Faisons de ce jeudi la fête du service et du partage du pain. Pour faire un avec le Christ, il nous faut partager le pain et c’est réuni de nouveau que nous serons un comme le Christ est un avec le Père.

Le Vendredi Saint, Jésus subit un procès injuste et une condamnation à mort hors de toutes les règles du respect de la dignité humaine. Jusqu’au bout, malgré tout, il offrira le pardon à ses bourreaux. Ce vendredi, prenons le temps de nommer toutes ces personnes et tous ces peuples qui vivent des vendredis sur la croix : déplacement forcé, traite humaine, pauvreté extrême, exploitation… mais aussi ces femmes et ces hommes de la solitude, du rejet, de la non-acceptation de leur différence. Déposons leurs noms au pied de la croix.

Le Samedi Saint est un moment de grand silence comme si Dieu s’était tu, comme si la mort avait gagné, comme si l’injustice devenait la norme. En ce jour, je nous invite à garder le silence en communion avec tous les bâillonnés de la terre par nos systèmes sociaux et politiques, avec tous les abandonnés le long de nos routes de l’abondance non partagée. Mais aussi, gardons le silence pour entendre le murmure de Dieu et le cri des exclus. Soyons attentifs ! L’aurore de Pâques est proche.

Et des femmes, les seules à être allé jusqu’au bout, se préparent déjà pour le matin de Pâques. Bonne semaine sainte ! Soyons ensemble des acteurs de vie heureuse malgré tout!

Jean-Marc St-Jacques c.s.v.

Responsable général

5e dimanche du Carême – Il est toujours temps de faire du neuf.

5e dimanche du Carême – Il est toujours temps de faire du neuf.

La Parole de Dieu recèle de petits bijoux de vie, des bijoux qui appellent à un regard toujours neuf sur ce qui naît de beau et de merveilleux. Mais, avouons-le, la dernière semaine a de quoi nous décourager, voire nous amener à désespérer. Je ne mentionnerai que deux choses : la terreur que sèment des bandits à travers Haïti sans que personne ne lève un petit doigt pour venir en aide à ce peuple, spécialement aux femmes et aux enfants ; les actes incroyables de destruction du monstre à sept têtes de l’Apocalypse – le président américain et ses sbires – de tout ce qui faisait travailler ensemble des nations aux intérêts divers.

Oui, nous sommes atterrés. Et pourtant, une espérance est toujours à cultiver. Ésaïe nous dit : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. » (Is 43,16-21) Il ne nous appelle pas à oublier notre histoire, mais à faire autrement, à porter attention à tous les petits gestes simples que nous pouvons accomplir, des gestes qui sont des signes qu’un autre monde est possible, que la vie vaut la peine, que chaque humain est précieux. Devant la terreur, faisons de nos familles, de nos maisons, de nos communautés des lieux de douce joie, de reconnaissance de la dignité de chacun, d’ouverture aux personnes seules et désemparées.

Saint Paul, un véritable athlète (Ph 3,8-14) affirme avec sa fougue habituelle : « Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. » Prenons quelques instants cette semaine pour nous demander ce à quoi le Christ nous appelle.

Puis, ayons cette profonde assurance de la miséricorde infinie de Dieu, un Dieu qui n’écrase pas, mais veut que nous relevions la tête. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » (Jn 8,1-11) Oui, relevons-nous ! N’entrons pas dans le jeu de la terreur ! Ne soyons pas des porteurs de destruction, de haine, de hargne et j’en passe. Soyons de ceux qui pointent du doigt les petits germes de tendresse, de paix et de vérité qui poussent autour de nous. Un appel à une fraternité authentique, sûr que Dieu ne nous abandonne pas.

Bonne semaine !

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général

4e dimanche du Carême – Réjouissons-nous ! Dieu ne nous oublie pas.

4e dimanche du Carême – Réjouissons-nous ! Dieu ne nous oublie pas.


Dans cette marche du Carême, il est de tradition de faire une petite pause. Réjouis-toi, lancent les chœurs de par le monde. Oui, il est possible de nous réjouir malgré tout ce qui écrase les uns, tue la vie des autres, obscurcit la lumière de la justice, de l’équité, de la paix. Une profonde espérance nous habite, Dieu ne lâche pas prise. Dieu est toujours là. Survolons les trois textes avant d’aller plus loin.

Josué nous montre que les marcheurs du désert n’ont plus besoin de la manne. Ils ont appris à cultiver la terre et ils « mangèrent cette année-là ce qu’ils récoltèrent sur la terre de Canaan. » Apprenons à cultiver nos terres pour y faire germer l’idéal de notre Dieu Créateur : des espaces porteurs de vie où tous pourront manger à leur faim les fruits de la communion fraternelle dans le partage, l’écoute, le respect de l’autre.

Paul affirme sa foi profonde : « Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » Ce temps du Carême nous permet de refaire nos choix d’une vie centrée sur le Christ, Celui qui appelle à se lever debout et servir en toute simplicité. Osons ces premiers gestes et un nouveau monde sera là. Confiance ! Aucun système oppresseur n’est éternel ! On arrive à le transformer parfois à petite dose, parfois avec la force d’un vent de tempête.

Et Luc en rajoute dans ce beau texte de l’enfant prodigue. « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils, que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » Et ils commencèrent à festoyer. » Avons-nous ce sens de l’accueil de l’autre, qui ne demande qu’à se retourner complètement, à se convertir à un évangile qui nous entraîne aux périphéries, là où attendent trop d’exclus de tous nos systèmes économiques, sociaux et mêmes ecclésiaux ? La miséricorde doit nous habiter. Avec elle, réjouissons-nous de tous les petits pas faits pour reprendre contact avec notre terre, avec les autres et avec Dieu. Oui, Dieu nous attend sur les routes des combats des femmes et des hommes de ce temps, un combat pour une tendresse manifestée permettant à chacun de développer tout son potentiel de vie heureuse. Un combat pour faire fleurir une réelle fraternité dans tous les champs de bataille qui nous éloignent de l’essentiel.

Oui, réjouissons-nous ! Fêtons ! Dansons ! Ainsi, nous serons signe d’un autre monde… dès aujourd’hui.

Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
Responsable général

Accueil des membres à Bouaké

En ce jour de la solennité de l’Annonciation, l’équipe des enfants de Saint-Viateur du groupe scolaire Saint-Viateur de Bouaké a procédé à l’accueil et à la remise de foulard à nos vaillants cpvistes marquant leur entrée au sein de notre famille.

3e dimanche du Carême – Jeûner pour voir clair

Jeûner pour voir clair !

Le texte de l’Évangile de ce dimanche est assez direct : Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez. Il y a un petit brin d’espoir si nous bêchons bien la terre de notre figuier. Qu’est-ce à dire pour nous aujourd’hui ? Notre Dieu aurait-il perdu son sens de la miséricorde ? Je ne pense pas qu’il faille aller dans ce registre. La Parole nous rappelle que suivre le Christ est exigeant et que ça commande une conversion radicale, un retournement complet pour voir le monde autrement et nous y engager pleinement. Désolé, mais les « suivants-le-Christ » ne sont pas les auteurs de romans à l’eau de rose à la manière des Harlequin de ce monde.

Jeûner, nous retourner, plonger dans la suite du Christ… De vrais défis ! Je ne jeûne pas pour jeûner, mais pour faire de la place dans ma vie à plus grand que moi, pour libérer de l’espace pour les autres, pour accueillir le don de la vie, ces clins d’œil de Dieu qu’il nous fait jour après jour. Se priver de chocolat ? Ne pas manger de dessert ? Vraiment ? Mais si notre jeûne était de prendre un temps de silence dans la journée nous privant d’une heure de jeu électronique pour mieux entendre le fin silence de Dieu dans ma vie ? Si notre jeûne consistait à fermer notre téléphone et aller marcher dans notre village, quartier ou ville pour mieux voir les femmes et les hommes qui nous entourent ? Si notre jeûne était de quitter la maison pour aller au rendez-vous de personnes seules, rejetées, appauvries ? Oui, notre jeûne alors prendrait les couleurs de l’appel de Dieu à vivre debout et à cultiver l’espérance.

Regardons simplement le texte de l’Exode. Moïse est avec son troupeau, il le fait paître. Tout est silence, il a alors le temps d’entendre et de voir la vie. C’est ainsi qu’il aperçoit un buisson qui brûle : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire. » Si Moïse avait été branché avec ses écouteurs sur les oreilles, aurait-il vu et entendu ? Oui, notre jeûne est de dégager l’encombrement de nos vies pour voir les signes de Dieu en nous et autour de nous, des signes qui nous appellent à sortir de notre zone de confort pour aller là où la vie est menacée. « J’ai vu la misère de mon peuple. » Et toi, l’as-tu vue, demande Dieu à Moïse. Je t’y envoie alors. J’ai besoin de toi.

Cette semaine, libérons des espaces dans nos vies. Faisons le jeûne de tout ce qui nous accapare pour aller là où on a besoin de notre présence, de notre communion, de notre solidarité.

Bonne marche d’espérance !

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général

3e dimanche du Carême 2025
23 mars

1re année du SPV à Port-au-Prince

Voici un extrait des mots reçus à cette occasion.

« Nous te louons Seigneur et nous te bénissons pour cette belle première année que nous avons vécue   ensemble. Je suis très heureux d’allumer cette première bougie avec vous. C’est un très bon début!  Au nom de tous les spvistes, je veux encore une fois remercier notre fondateur, le révérend Nestor Fils- Aimé, qui sous la mouvance de l’Esprit Saint a pris l’initiative de lancer ce mouvement ici à la Villa Saint-Viateur. Mille mercis cher parrain.
Nous remercions également notre frère, le révérend père Wilford Douze pour son soutien fraternel à notre égard.


Merci père Jean Paul Saint-Germain, accompagnateur du SPV national, qui nous encourage toujours à prendre des initiatives.
Un grand merci à madame Darlie, marraine du SPV de la Villa Saint-Viateur, nous t’aimons beaucoup. Un merci spécial à madame Sonia qui est toujours là pour nous donner de bons conseils, nous avons apprécié ta visite ce matin. Je veux remercier d’une façon spéciale, notre présidente, Marcia Phanor et son équipe de gestion. Bravo ! Vous avez fait un travail colossal. Mais, n’oubliez surtout pas qu’il vous reste encore beaucoup à faire.
Merci à chacun et à chacune de vous pour votre contribution à la réalisation de cette fête.
Continuons à nous engager davantage et avançons au large.
Sachiez bien que le Seigneur vous aime et moi aussi
Joyeux anniversaire!  Vivons Debout! »