3e dimanche de l’Avent – Au rendez-vous de la joie ! Oui, mais…

3e dimanche de l’Avent – Au rendez-vous de la joie ! Oui, mais…

Depuis le début de l’année, les membres du SPV sont conviés de répondre à l’invitation de vivre la joie en toute circonstance : Au rendez-vous de la joie ! Ce dimanche, tous les textes proposés font appel à vivre pleinement cette joie. Oui, c’est vrai, mais on perçoit certaines hésitations.

Sophonie nous dit : « Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour. » Saint Paul ajoute : « Je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien. » Et Luc fait dire à Jean le Baptiste ce qu’il faut faire à la suite de l’interrogation des « foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »

Ne soyez inquiets de rien ! Dieu sera là, il est là ! Mais quand nous voyons les événements de l’actualité, il y a de quoi être plus qu’inquiets. Le renversement de la dictature en Syrie ouvre-t-elle des voies d’avenir sous le signe d’une vie heureuse et sereine ? Les derniers massacres en Haïti ne nous rappellent-ils pas que la communauté internationale a oublié ce pays et son peuple ? Le dernier bombardement d’un hôpital dans la bande de Gaza nous dit quoi de l’humanité de certains dirigeants ? Le démantèlement des camps d’itinérants nous place devant notre silence et notre indifférence. Notre fierté de voir de bons résultats pour les guignolées nous empêche-t-elle de redire que le partage des richesses ne se fait pas adéquatement ? Et ainsi de suite.

Il y a vraiment de quoi être inquiets et de ne pas rayonner la joie de vivre du sauvé que chacun est à la suite du passage de Jésus de Nazareth, le plein de vie du matin de Pâques. Comme les foules auprès de Jean, nous nous demandons : mais alors que pouvons-nous faire ?

Je ne me lancerai pas dans les réponses à donner là où vous êtes dans le respect de la diversité de nos lieux d’actions, des cultures de nos pays, de notre capacité réelle d’action. Mais une chose me semble évidente. Si nous, comme chrétiens, ne sommes pas des porteurs de joie, de cette joie libératrice de tous nos enchaînements, qui le fera ? Si nous ne redonnons plus du goût à notre terre, est-ce que notre sel de la Bonne Nouvelle se serait affadi ?

Osons donc encore et encore la joie ! Notre monde a besoin de sourire à la vie et de croire en des demains qui seront davantage à la couleur de notre idéal de vie heureuse. Alors, partout où nous sommes, regardons comment nous pouvons contribuer à redonner du goût à la vie, à soutenir les humains en marche d’espérance, à faire fleurir la terre. Oui, la joie est ce signe que Dieu habite en nous et qu’il nous donne l’audace de créer et recréer des espaces de vie heureuse, dans la simplicité et la vérité, dans l’annonce de béatitudes de vie heureuse, libre et fraternelle.

Bonne marche !

Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
responsable général du SPV

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