3e dimanche du Carême – Jeûner pour voir clair

Jeûner pour voir clair !

Le texte de l’Évangile de ce dimanche est assez direct : Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez. Il y a un petit brin d’espoir si nous bêchons bien la terre de notre figuier. Qu’est-ce à dire pour nous aujourd’hui ? Notre Dieu aurait-il perdu son sens de la miséricorde ? Je ne pense pas qu’il faille aller dans ce registre. La Parole nous rappelle que suivre le Christ est exigeant et que ça commande une conversion radicale, un retournement complet pour voir le monde autrement et nous y engager pleinement. Désolé, mais les « suivants-le-Christ » ne sont pas les auteurs de romans à l’eau de rose à la manière des Harlequin de ce monde.

Jeûner, nous retourner, plonger dans la suite du Christ… De vrais défis ! Je ne jeûne pas pour jeûner, mais pour faire de la place dans ma vie à plus grand que moi, pour libérer de l’espace pour les autres, pour accueillir le don de la vie, ces clins d’œil de Dieu qu’il nous fait jour après jour. Se priver de chocolat ? Ne pas manger de dessert ? Vraiment ? Mais si notre jeûne était de prendre un temps de silence dans la journée nous privant d’une heure de jeu électronique pour mieux entendre le fin silence de Dieu dans ma vie ? Si notre jeûne consistait à fermer notre téléphone et aller marcher dans notre village, quartier ou ville pour mieux voir les femmes et les hommes qui nous entourent ? Si notre jeûne était de quitter la maison pour aller au rendez-vous de personnes seules, rejetées, appauvries ? Oui, notre jeûne alors prendrait les couleurs de l’appel de Dieu à vivre debout et à cultiver l’espérance.

Regardons simplement le texte de l’Exode. Moïse est avec son troupeau, il le fait paître. Tout est silence, il a alors le temps d’entendre et de voir la vie. C’est ainsi qu’il aperçoit un buisson qui brûle : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire. » Si Moïse avait été branché avec ses écouteurs sur les oreilles, aurait-il vu et entendu ? Oui, notre jeûne est de dégager l’encombrement de nos vies pour voir les signes de Dieu en nous et autour de nous, des signes qui nous appellent à sortir de notre zone de confort pour aller là où la vie est menacée. « J’ai vu la misère de mon peuple. » Et toi, l’as-tu vue, demande Dieu à Moïse. Je t’y envoie alors. J’ai besoin de toi.

Cette semaine, libérons des espaces dans nos vies. Faisons le jeûne de tout ce qui nous accapare pour aller là où on a besoin de notre présence, de notre communion, de notre solidarité.

Bonne marche d’espérance !

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général

3e dimanche du Carême 2025
23 mars

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