Nous nous retrouvons en ce dimanche au début de la grande semaine des chrétien.ne.s, cette semaine qui nous rappelle le cœur de notre foi : l’homme de Nazareth, il a été ressuscité par son Père, ouvrant une voie de lumière, de vie heureuse, pleine d’espérance. Je serai votre Dieu, vous serez mon peuple. Voici que je fais toutes choses nouvelles (Ap 21). Je vous avoue que dans notre contexte actuel il est bien difficile d’avoir le goût de fêter et de célébrer. L’angoisse nous guette, la crainte de la maladie nous envahit. Pourrions-nous en profiter pour devenir plus solidaires de toutes ces personnes qui vivent l’isolement, la pauvreté, la faim, la soif, la guerre… ? Je vous propose donc une réflexion qui s’étendra sur toute la semaine, jusqu’au samedi saint.
En ce dimanche des Rameaux, marchons avec le peuple qui crie sa joie à son Libérateur. Hosanna ! En ce dimanche, arrêtons-nous quelques instants. Malgré toute la noirceur des temps actuels, quelles sont nos raisons de crier des « hosanna de vie heureuse » ? Quels sont les signes de vie heureuse que nous percevons autour de nous, dans notre pays, dans le monde ? Où voyons-nous des signes de libération autour de nous ? Allumons de petites bougies, lumière de paix et de tendresse au cœur de notre monde en recherche de chemins de communion amoureuse.
Le soir du Jeudi Saint, nous avons peut-être oublié avec les années le sens premier de cette célébration. De fête du service, nous sommes passés à la fête du sacerdoce, finalement du sacerdoce des prêtres. Sans vouloir diminuer le sacerdoce des prêtres, pourquoi, à la suite de notre pape François, ne transformerions-nous pas cette célébration en la fête du plus grand des sacerdoces, le service des appauvris et des exclus de tous les systèmes ? Qui sont ces personnes avec qui nous sommes en communion ? Qui sont ces personnes de qui nous voulons nous faire proches ? Qui sont les exclus de nos sociétés, nos églises, nos pays ? Osons donc les nommer et nous en approcher !
Le vendredi Saint, prenons la route du chemin de Croix. Du procès truqué à la mort infâme sur une croix, marchons avec tous les crucifiés de la terre, toutes ces personnes qui vivent le désarroi du chômage, de la maladie, de la fuite de leur pays en guerre, de la misère, de l’exclusion…. Ils sont encore trop nombreux celles et ceux qui sont en recherche d’espace de vie heureuse et d’épanouissement. Nommons ces clous que nous plantons dans la dignité des femmes et des hommes. Comment, par nos attitudes et nos paroles, crucifions-nous encore trop de personnes ? Prions cette réalité.
Entrons ensuite dans cette longue nuit du Samedi saint. Faisons silence pour entendre le cri des appauvris et des exclus ! Laissons-les parler et taisons-nous. Regardons vers l’aube du matin de Pâques !
Bonne semaine !
Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
responsable général
Service de Préparation à la Vie (SPV)