Le samedi 9 novembre, de nombreux amis, membres de la famille et membres du SPV et des Camps de l’Avenir ont participé aux funérailles de Yolande Gagnon. Des témoignages sentis, des chants parlant de la vie heureuse, une parole de Dieu appelant à servir la vie…
Le responsable général a prononcé le commentaire suivant à la suite de la lecture d’extraits de la dernière encyclique du pape et du texte biblique de Marthe et Marie.
Elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. Voilà les mots doux de Jésus à Marthe qui se désâme pour que tout soit prêt pour le repas. Oui, mais. La meilleure part, peut-être. Mais si Marthe ne s’active pas en cuisine, rien ne sera prêt pour accueillir son hôte. Et elle retourne à ses fourneaux.
On nous a toujours dit de ce texte que le meilleur était de prendre du temps au pied du Seigneur pour s’abreuver de ses paroles et contempler la beauté de la vie. C’est vrai et c’est bien. Mais si aujourd’hui on regardait ce texte à partir de la cuisine. Marthe s’affaire. Elle veut que tout soit bien. Elle s’y donne cœur et âme. Elle aurait bien aimé avoir un peu d’aide. Elle sait bien qu’elle aura du temps avec son invité un peu plus tard. Mais en attendant, est-elle si loin de son Dieu ? Je ne crois pas.
Il y a des gens qui ont le temps de s’asseoir au pied de leur Seigneur pour le prier, le chanter, le contempler. Mais au même moment, il y a bien des gens qui se lèvent et servent avec amour les leurs. Yolande était de ces femmes debout qui s’affairaient autour de la table pour que tous soient bien, pour que tous puissent se reposer, pour que tous aient du temps pour se voir, simplement se voir. C’était sa manière de servir la vie, de servir son Dieu.
Le pape François ne cesse de le redire. Ouvre ta porte à celui qui a faim. Accueille la personne seule. Prends soin des affaiblis ! « La tendresse de Dieu ne nous aime pas avec des mots. Il s’approche de nous et, proche de nous, Il nous donne son amour avec toute sa tendresse possible. » Yolande a passé sa vie à montrer la tendresse de Dieu aux siens bien sûr, mais aussi et pour beaucoup, à toutes ces personnes dont elle a pris soin comme aide-infirmière, aide-soignante. Elle était aimée de ses « patients » qu’elle n’appelait pas ainsi. Ils étaient partie prenante de sa vie. Yolande avait un cœur vaste comme le monde : toujours prête à rendre service, toujours prête à permettre aux autres de vivre debout. Et cela par son travail, son bénévolat… et ses sucres à la crème.
Jésus a eu la chance que ce ne soit pas elle Marthe. Il aurait vu de quoi est capable Yolande, une Gaspésienne, qui sait ce qui veut. Elle lui aurait sûrement répondu autrement, l’invitant à voir le monde à partir du regard de ceux qui sont laissés de côté. C’est ainsi qu’elle a compris le service de tous les instants. Et si on ne prenait pas soin des malades dont elle s’occupait, la lionne se réveillait et défendait ses amis.
Oui, Yolande était une fille de Dieu. Femme de tendresse, elle a aimé les siens avec ce regard de Jésus sur Marthe. Même si elle était incapable de s’arrêter, elle aimait ses moments de détente assis au gazebo du lac Ouimet, autour d’une table pour jouer aux cartes, s’écraser dans un fauteuil pour écouter les « feux de l’amour » et toutes ces émissions de l’après-midi.
Retenons de Yolande ce désir de répandre la tendresse de Dieu à la manière de Marie ou celle de Marthe. Peu importe. Aimons, servons, sourions à la vie ! Elle est sûrement maintenant à faire des câlins à toutes celles et à tous ceux qu’elle a aimés. Merci Yolande ! Tu as été une parcelle du projet amoureux de ton Créateur. Osons continuer malgré tout à vivre la joie en signe de ce qu’elle a été avec nous.