« Mon père était un Araméen nomade, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression. Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte à main forte et à bras étendu… » Deutéronome 26
Bonjour !
Il y aurait beaucoup à dire sur le texte de l’Évangile de ce 1er dimanche du Carême. Le Christ est au désert, un temps de recul et de discernement avant de s’engager pleinement dans sa mission. Avoir, pouvoir et savoir le tentent. Il pourrait être l’homme fort, celui qui domine, celui qui prend le contrôle de l’univers. Il serait trop facile de faire un parallèle avec le Narcisse qui mène la plus grande puissance du monde et qui se permet de jouer avec la vie de tant de femmes et d’hommes. Non, la fin de sa vie nous le montrera bien, Jésus est de ceux qui ont choisi de laver les pieds des petits de notre terre, une marque d’accueil et d’affection à la couleur du Dieu que nous aimons, le Dieu des humbles, le Dieu des recommencements, le Dieu de la confiance miséricordieuse.
Profitons de ce temps de Carême pour prendre de petits instants de recul dans nos déserts de silence, là où nous pourrons retrouver le cœur de nos vies, ce petit jardin intérieur où nous faisons grandir l’amour, l’amour de soi, des autres, de la terre… et de notre Dieu. Un amour qui deviendra encore plus fécond parce que, par notre jeûne, nous aurons pu faire de la place dans nos vies pour les autres et Celui qui est la source de notre amour fraternel et solidaire.
Je nous invite cette semaine à écrire notre histoire de salut, notre histoire sainte, comme le fait l’auteur du Deutéronome. Mon père était nomade, nous avons été réduits à la pauvreté, nous avons été esclaves, nous avons été libérés. Et nous, qu’elle est notre histoire ? Quelles sont les traces du passage de Dieu dans nos vies ? Quels sont les signes qui indiquent que nous avons été touchés par son amour et sa miséricorde ? De quoi sommes-nous libérés ? Vers qui devons-nous aller pour les aider à se relever et à marcher vers la Terre promise, une terre où il fera bon vivre en harmonie avec notre Dieu, car elle sera une terre où ruissellent le lait et le miel de la justice, de la dignité reconnue, de la communion solidaire, de la paix retrouvée…
Oui, faisons de la place pour cet amour qui appelle à marcher en toute espérance avec le peuple des exclus de tous nos systèmes. Notre monde est inquiet. La bête à sept têtes de l’Apocalypse rugit. Saurons-nous proposer de nouvelles voies, comme celles proposées par Jésus à la sortie du désert ? Bonne semaine en toute espérance ! Jean-Marc c.s.v.
En p.j. :
- Le message du Carême du pape François
- Une réflexion proposée par la communauté viatorienne L’Actuel, communauté animée par Annie Perreault, membre aussi du SPV
Jean-Marc St-Jacques, c.s.v. Responsable général