4e dimanche du Carême – Pas de répit au désert, mais…

4e dimanche du Carême – Pas de répit au désert, mais…

Quand nous lisons le texte du livre des Chroniques, il n’y a rien d’encourageant. Les nuages sombres s’accumulent. Il est dit que les chefs des prêtres profanent la Maison du Seigneur. La déportation est proche. Il ne faut pas regarder longtemps l’actualité des dernières semaines pour nous mettre à douter d’un temps de joyeuses béatitudes. Avec l’appui des puissants de notre monde, nous continuons à profaner la maison du Seigneur.

Eh oui, malheureusement, regardons ce que nous faisons de notre terre, ce jardin d’Éden qui nous a été confié. Nous multiplions le saccage des ressources et des milieux naturels pour satisfaire l’appétit des ogres des puissances économiques qui régissent notre monde. Et que dire du peu d’attention que nous portons aux violences vécues par tant de peuples ? Haïtiens, Ukrainiens, Palestiniens, Soudanais, Équatoriens, Birmans, Congolais… La liste de nos aveuglements se décline à l’infini. Et ajoutons le manque de logements sociaux, l’exploitation des travailleurs à statut précaire, la solitude de tant de nos aînés, les féminicides… Nous ne voulons pas changer de style de vie pour assurer un peu de partage des ressources de cette terre qui ont été données à tous. Nous sommes dépassés devant tout ce qu’il y aurait à faire.

Pas de répit au désert, notre marche doit se poursuivre. Mais… Saint Paul nous permet de croire encore en des matins lumineux. Dieu est riche en miséricorde. Il nous invite à nous relever comme il relèvera son Fils après trois jours de ténèbres. Oui, la lumière de la vie nouvelle est au rendez-vous des fils-filles du ressuscité que nous sommes. Alors, cette semaine, osons porter la lumière à des personnes seules ! Regardons ce que nous pourrions changer dans notre manière de vivre pour tenir compte d’un meilleur partage ! Voyons là où nous pourrions prendre la parole pour proposer des gestes de paix et de justice ! Osons la lumière et la miséricorde sera au rendez-vous. Créons des oasis de communion fraternelle dans le désert de notre monde en manque de respect des droits et de reconnaissance de la dignité de chacun.

Confiance ! Audace ! Lumière !

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général

3e dimanche du Carême – 3 mars 2024 – Un temps de liberté à retrouver

3e dimanche du Carême – 3 mars 2024 – Un temps de liberté à retrouver

Les textes de ce dimanche nous montrent du brasse-camarade. Jésus n’y va pas de mains mortes en chassant les vendeurs du Temple. Je ne m’arrêterai pas ici à l’annonce de sa mort et de sa résurrection comme le texte en parle si bien. Je voudrais plutôt que nous prenions l’angle de l’extraordinaire cadeau qu’a fait Dieu à son peuple dans sa traversée du désert. Il en a fait un peuple de femmes et d’hommes libres.

Dieu rappelle à Moïse son action libératrice comme on peut le lire dans le livre de l’Exode : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte. » Je SUIS celui qui a tout fait pour que chacun soit libre, libre de penser, libre de créer, libre d’aimer. Et pour nous aider, dans ce même désert, Dieu a remis les tables de la loi. Mais quelle loi ? Une loi d’amour qui nous rappelle d’aimer les autres, de respecter les étrangers, de prendre du temps pour Dieu… Pas un livre de préceptes figés et obligatoires ! Une loi d’amour, comme le redira Jésus dans son parcours terrestre. Je suis ton Dieu, il n’y en a pas d’autres. Alors, de quelles idoles devons-nous nous libérer encore aujourd’hui ? Qu’est-ce qui nous empêche de vivre debout en toute simplicité ? Osons donc de continuer à marcher dans le désert pour laisser de la place à une créativité nouvelle qui nous permettra de prendre soin de nous, des autres et de notre mère la terre. Et Dieu sourira à la vie et sera au rendez-vous de ces instants d’intimité amoureuse que nous prendrons le temps de vivre avec lui.

Saint Paul nous rappelle une vérité fondamentale : « Nous proclamons un Messie crucifié. » Non pas une superpuissance, mais un messie qui est allé au bout de sa vie pour donner la vie et la donner en abondance. Un messie qui a eu l’audace de nous redire de cesser « de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Qu’en est-il dans nos vies ? Si nous suivons l’actualité de nos pays, surtout de nos chefs d’état, une seule chose compte : la rentabilité économique et la croissance économique. Nous avons fait de notre terre, temple de Dieu pour aujourd’hui, un lieu de commerce où la valeur humaine est calculée en profit. Alors, on ouvre des usines sans vérifier les impacts sur l’environnement, on ne se préoccupe pas trop que des femmes et des hommes vivent dans la rue, on choisit les plus fragiles (ici au Québec les réfugiés) pour leur faire porter tous les maux de manque de logements et de perte d’influence de la langue française… et je pourrais continuer la liste ainsi. Jésus renverse ces tables du commerce et nous rappelle que « l’amour de ta maison fera mon tourment ».

Alors, en ce désert que nous faisons refleurir, posons cette semaine des gestes audacieux de liberté retrouvée et de créativité solidaire ! Soyons des amoureux du temple de Dieu, une terre à protéger et des humains à prendre soin ! Osons encore nous libérer de ce qui nous étouffe et tue la vie, renversons ces tables de la suffisance pour retrouver les routes de la simplicité, du nécessaire et de l’essentiel.

Jean-Marc St-Jacques c.s.v.
Responsable général

Art oratoire et reboisement en Côte d’Ivoire

Pendant ce temps de Carême, les CPV (Communautés de préparation à la Vie) se sont données des moments de formation en art oratoire afin de permettre à nos Cpvistes d’être de véritables et talentueux porteurs de la Vie.  De plus, une formation au reboisement a été donnée afin de bénéficier davantage de plantations d’arbres.

Une formation du Carême au Cameroun

Une expérience de partage a été vécue au SPV Kondengui au Cameroun ce dimanche 18 février 2024 : un atelier d’apprentissage des mots du carême en langue anglaise, séance animée par une jeune Spviste. Un moment de pure joie, de découverte, de lumière. Merci Jenny !

Il faut savoir qu’une partie du Cameroun est de langue anglaise.

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31 ans de SPV à Chantal, Haïti

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La fin de semaine du 25 février, le SPV de Chantal (près des Cayes) en Haïti a souligné son 31e anniversaire de fondation. La fondatrice, S. Lise Tremblay, MIC, doit s’en réjouir dans son nouvel engagement auprès des immigrants à Granby.

Ce fut l’occasion de fêter et de célébrer en action de grâce pour toute la vie de ces années.

2e dimanche du Carême – 25 février 2024 – Allons en bas de la montagne !

2e dimanche du Carême – 25 février 2024 – Allons en bas de la montagne !

Il est fascinant de voir comment au fil des siècles les humains ont toujours grimpé au haut des collines et montagnes pour se faire proche de Dieu, comme si Dieu était à portée de main dans les hauteurs. Combien de monastères, églises, mosquées sont construits en hauteur pour tenter de rejoindre ce Dieu que nous aimons.

Dur coup en ce dimanche à la lecture de l’évangéliste Marc. Pierre, Jacques et Jean viennent de vivre une expérience extraordinaire avec Jésus et son Père. Ils sont pleins de lumière. Ils ne veulent plus quitter la montagne. Ils y sont bien. Est-ce que cela ne nous rappelle pas certaines expériences vécues lors de récollections ou retraites, de séjours dans des monastères, d’expériences de contemplation au milieu de la nature… ?

Jésus les ramène sur terre. Descendons de la montagne ! Et n’en parlez à personne ! Le message est d’une clarté. Il nous rappelle l’expérience d’Élie à la montagne. Il s’y était réfugié pour reprendre son souffle et parce qu’il ne croyait plus en l’efficacité de son action de prophète. Fort d’un bon temps de repos et d’une rencontre de Dieu « dans un fin silence », Élie est invité à descendre de la montagne pour aller sur le terrain continuer sa mission première.

Le texte de l’évangile d’aujourd’hui nous redit que c’est au bas de la montagne que nous sommes attendus, avec celles et ceux qui se débattent dans l’ordinaire de la vie de tous les jours. Jésus insiste : ne parlez pas de votre expérience de transfiguration. Non, l’urgence est de marcher sur les routes de la vie. Notre appel est encore et encore de faire refleurir les déserts. À quoi bon proposer des rencontres qui nous illuminent si nous ne savons pas marcher avec celles et ceux qui ont faim et soif, qui sont rejetés et victimes d’injustice, qui sont en quête d’un sens à la vie.

Le pape François nous le rappelle. Quittons nos lieux bien protégés et allons là où Dieu nous attend pour libérer la vie, l’aimer et la servir en toute simplicité par nos gestes, nos paroles, nos délicates attentions. Continuons notre marche ! Laissons-nous transformer par l’action de Dieu et le service de nos sœurs et frères les plus appauvris ! La traversée du désert n’est pas finie.

Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Responsable général